Un continent de 1,2 milliard d’habitants ne devrait pas avoir à importer 99% de ses vaccins. Mais c’est la tragique réalité pour l’Afrique, remédier au manque de capacité de production locale est devenu une priorité absolue pour les décideurs politiques africains. La semaine dernière, 40 000 personnes, y compris des chercheurs, des chefs d’entreprise et des membres de groupes de la société civile, se sont joints aux chefs d’État pour un sommet en ligne de deux jours conçu pour partager les derniers développements et relancer une nouvelle réflexion sur la manière d’amener la fabrication de vaccins en Afrique ».
Covid-19 a révélé l’urgence de réduire les inégalités dans l’accès mondial aux vaccins, provoquant un débat de grande envergure et en cours sur ce qu’il faut faire à propos de ce que beaucoup appellent «l’apartheid vaccinal». Mais, comme souligné lors de ce sommet convoqué par le CDC Afrique et l’Union africaine, la question va au-delà de la simple maladie, à la nécessité de planifier les futures pandémies et de remédier aux inégalités de capacité à la fois en matière de recherche et de fabrication de vaccins.
C’est déjà le cas pour le paludisme. Un nouveau vaccin avec plus de 70% d’efficacité a été signalé pour la première fois au début du mois. Les dirigeants et responsables de la santé africains et mondiaux se concentrent de plus en plus sur la possibilité d’accélérer la lutte contre cette maladie mortelle, qui en 2019 a causé plus de 84440 décès dans le monde. Quatre-vingt-dix-sept pour cent de ces décès se sont produits en Afrique subsaharienne. Ainsi, alors que les campagnes mondiales sous le slogan «Le paludisme doit mourir» se poursuivent, il est clair que l’initiative d’action doit venir de l’Afrique.
Même une fois les vaccins disponibles, il restera de formidables problèmes de fabrication et de distribution. Le 13 avril, les dirigeants africains se sont engagés à augmenter la part des vaccins fabriqués en Afrique de 1% à 60% d’ici 2040.