Société

L’affaire Saab – un défi à l’indépendance africaine

Dans une lutte qui rappelle les pires vieux jours de la guerre froide, un bras de fer peu édifiant se déroule entre le micro-État du Cap-Vert et les États-Unis d’une part, et la Cour de justice de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (Ecowas) et la République bolivarienne du Venezuela d’autre part.

Entre les deux se trouve Alex Saab, 49 ans, citoyen vénézuélien d’origine colombienne. Saab a été arrêté par les autorités du Cap-Vert lorsque le vol sur lequel il voyageait de Caracas, au Venezuela, à Téhéran, en Iran, s’est arrêté pour faire le plein au Cap-Vert. C’était le 12 juin dernier, l’arrestation a été demandée par les États-Unis et initiée par Interpol, concernant une allégation de blanchiment d’argent par des tribunaux de Floride, aux États-Unis.

Cet événement et la détention de Saab ont ouvert une boîte de Pandore de problèmes juridiques, ainsi que de questions de souveraineté nationale, de chartes des droits de l’homme de l’ONU et de l’UA et de la primauté du droit international coutumier. Il a également placé le Cap-Vert sur une trajectoire de collision avec l’Ecowa, dont il est membre, Saab, homme d’affaires et diplomate vénézuélien accrédité, est selon les États-Unis le principal négociateur du président Nicolás Maduro du Venezuela. Maduro, comme son prédécesseur, le socialiste Hugo Chávez, est depuis longtemps dans le collimateur de la politique étrangère américaine. Les États-Unis et plusieurs de leurs alliés ne reconnaissent pas Maduro comme président.

Ses avocats de la défense ont déposé des observations auprès de la Cour de justice de la Communauté d’Ecowas (ECCJ) affirmant que Saab avait été illégalement détenu et exigeant qu’il soit libéré immédiatement et qu’il reçoive des soins médicaux adéquats. Un représentant légal du Cap-Vert était présent lors de l’audience.

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Le 15 mars de cette année, dans un jugement qui a envoyé une onde de choc à travers l’Atlantique, l’ECCJ a déclaré que l’arrestation de Saab était illégale, ayant été effectuée sans notice rouge d’Interpol ni mandat d’arrêt appropriés. Il a ordonné au Cap-Vert de libérer immédiatement Saab, de mettre fin aux procédures d’extradition et de lui verser 200 000 $ à titre d’indemnisation.

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