L’appel du président Kaîs Saîed aux Tunisiens à contribuer à la mobilisation des ressources financières de l’État et son discours répété sur la nécessité de l’austérité représentaient une reconnaissance explicite de la gravité de la crise économique et financière que traverse le pays, selon les économistes, au milieu des questions sur les options dont dispose le gouvernement de Najla Boden pour combler le déficit budgétaire.
Saîed a confirmé – lors de sa supervision des travaux d’un conseil ministériel il y a quelques jours – que les fonds qui seront collectés seront sous la tutelle directe de la Présidence de la République et de la Présidence du Gouvernement, « afin qu’aucun centime ne soit dépensés à l’exception de ce qui a été contrôlé pour cela », selon un communiqué présidentiel, la Tunisie connaît la crise économique et financière la plus grave depuis des décennies, aggravée par la pandémie de Corona, puisque le taux d’inflation a atteint 6,3% en octobre dernier, tandis que le taux de chômage a atteint 17,9%, selon les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique, les réserves de change de la Tunisie ont diminué de 9,5%, à 20,9 milliards de dinars (7,4 milliards de dollars) en septembre dernier, contre 23 milliards de dinars (8,16 milliards de dollars) au cours de la même période en 2020.
Un communiqué du conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie a préoccupé économistes et politiques après avoir fait part de sa préoccupation face à la grave raréfaction des ressources financières extérieures de l’Etat, en contrepartie d’importants besoins pour boucler le financement du budget de l’Etat pour l’année 2021, la Banque centrale a justifié le manque de liquidités en craignant les prêteurs internationaux au vu de la détérioration de la numérotation souveraine de la Tunisie et de l’absence d’un nouveau programme avec le Fonds monétaire international, le taux de pauvreté dans le pays après la pandémie de Corona a enregistré une augmentation de 16,7 à 20,2%, et un rapport publié par la Banque mondiale s’attend à une augmentation du nombre de pauvres qui sont sur le point de tomber dans la pauvreté de 16,7 à 20,1% de la population totale du pays.