L’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris, l’un des hommes les plus riches d’Afrique, a averti que l’ingérence du gouvernement égyptien dans le secteur privé créerait une concurrence déloyale entre les deux secteurs, « Les entreprises appartenant à l’Etat ou affiliées à l’armée ne paient pas d’impôts ni de droits de douane, contrairement aux entreprises privées, ce qui rend les opportunités inégales entre les deux secteurs », a déclaré Sawiris à l’AFP, « Bien sûr, nous ne pouvons pas faire cela, donc la concurrence dès le départ est déloyale », a ajouté Sawiris de la station balnéaire d’El Gouna sur la mer Rouge, fondée par sa famille.
Le milliardaire de 67 ans, qui est considéré comme le deuxième homme le plus riche d’Égypte après son frère Nassef, a souligné que « l’État devrait être le régulateur, pas le propriétaire » de l’activité économique.
Depuis que le président Abdel Fattah El-Sisi a pris le pouvoir en 2014, il a lancé d’énormes projets d’infrastructures nationales, au premier rang desquels le projet de Nouvelle capitale administrative dans le désert, pièce maîtresse de sa vision urbaine, sous le régime de l’ancien commandant des forces armées égyptiennes, l’économie de l’armée a connu une croissance remarquable, car de nombreux projets lui ont été confiés. Ainsi, elle établit des partenariats avec des groupes du secteur privé pour participer à la mise en œuvre, dont Orascom Construction, propriété de la famille Sawiris.
Al-Sissi a déclaré lors d’une conférence publique en 2016 que l’économie de l’armée représente environ 2% de l’économie nationale. « Nous aimerions aller jusqu’à 50 pour cent », en Egypte, aucun chiffre officiel n’est publié sur la situation financière de l’armée, Sawiris a admis que l’économie égyptienne a « récemment reçu un nouvel élan des dépenses du gouvernement dans les infrastructures telles que les nouvelles autoroutes et la nouvelle capitale… et le secteur privé est en train de construire ces projets ». Mais il a averti que « l’État ne peut pas être compté pour toujours » pour maintenir l’économie nationale.