Politique

Expert français : La mauvaise image de l’armée française au Sahel est dans l’intérêt des djihadistes

L’intervention française dans la région du Sahel africain fait face à une hostilité croissante, qui s’est manifestée ces derniers jours dans la mobilisation qui s’est opposée au Burkina Faso puis au Niger au passage d’un convoi militaire en route vers le Mali, dans une situation décrite par un Français officiel comme « inquiétant », pour clarifier le tableau, le magazine français L’Obs a mené une interview avec Raphaël Granvo, membre de l’association Survie intéressée par les relations franco-africaines, dans laquelle il a déclaré que l’hostilité aux forces françaises s’ingérant dans la région du Sahel dans le cadre de L’opération Barkhane depuis 2014 n’est pas une nouvelle année.

Dans l’entretien avec Sarah Dhaifallah, l’experte des affaires franco-africaines a indiqué que ce convoi, que le site burkinabè a qualifié de « caravane maudite », est arrivé dimanche soir dans la ville de Gao au nord du Mali, après avoir été arrêté samedi à Niger – après son interception au Burkina Faso – des manifestants ont exigé le départ des forces françaises et leur ont jeté des pierres, ce qui a entraîné la mort de deux personnes, dans des circonstances mystérieuses, imputées tantôt aux forces nigérianes et parfois à les forces françaises.

Granvoo a indiqué que ceux qui s’opposaient à la présence des forces françaises n’avaient pas auparavant élevé la voix avec une telle force, au point de contraindre le convoi militaire à se replier vers une enclave militaire après des affrontements avec des manifestants au Burkina Faso, notant que cette hostilité va à l’encontre sur fond de dégradation de la situation sécuritaire dans la région, où les attaques djihadistes se poursuivent, sans que les armées locales et leurs alliés occidentaux ne parviennent à les maîtriser.

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Selon Rafael Granvo, cette mauvaise image donne plus de crédibilité à la propagande des groupes djihadistes qui apparaissent comme de la « résistance » contre « l’armée d’occupation », lorsqu’on lui a demandé si les forces françaises payaient le prix de leur incapacité à contenir la menace djihadiste, l’activiste de l’association Survey a déclaré que l’opération française était non seulement inefficace, mais contre-productive au regard de ses objectifs spécifiques tels que « la lutte contre le terrorisme ».

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