Le chef de la Commission nationale libyenne des droits de l’homme, Ahmed Hamza, a rejeté l’idée de reconduire l’accord migratoire entre la Libye et l’Italie, appelant à un « réexamen » de l’accord. « Il est important de reconsidérer cet accord en raison des violations et des abus qu’il implique en termes de garanties protégeant les droits des migrants et des demandeurs d’asile », a déclaré Ahmed Hamza, notant que l’accord « ne tient pas compte des conditions exceptionnelles et sécuritaires » que traversent les migrants en Libye.
Il a également critiqué les pays de l’Union européenne, qui, selon lui, « se soustraient à leurs responsabilités juridiques, morales et humanitaires » dans le traitement des migrants se dirigeant de la Libye vers l’Europe.
Cette annonce intervient une semaine après que l’Union européenne a confirmé son intention de continuer à former et à soutenir les garde-côtes libyens malgré la reconnaissance de violations des droits de l’homme ainsi que « l’usage excessif de la force » dans un rapport militaire confidentiel. Il a été noté que l’Union européenne espère livrer davantage de navires aux garde-côtes libyens, les deux parties sont parvenues à un accord en 2017, qui a abouti à la signature d’un protocole d’accord pour renforcer la coopération et lutter contre le trafic de migrants depuis les côtes libyennes. L’accord a été renouvelé pour trois autres années, à compter du 2 février 2020.
Amnesty International a critiqué le projet de l’Italie de prolonger l’accord de trois ans sans aucune modification de son texte. Amnesty International a déclaré dans un rapport publié plus tôt cette semaine que le gouvernement italien accepterait la poursuite de l’accord, des militants ont organisé un sit-in dans la capitale italienne, Rome, au cours duquel ils ont exigé de ne pas renouveler l’accord migratoire entre la Libye et l’Italie. Les militants d’Amnesty International ont été rejoints par des militants de Médecins sans frontières et d’autres ONG qui exploitent des navires de sauvetage en Méditerranée.