Dans une rue du quartier de Dokki, dans le Grand Caire, Umm Mohamed, assise sur sa chaise en bois, raconte que le mouvement de vente des journaux « n’a plus jamais été le même, surtout depuis la hausse des prix », la perte de la passion de nombreux Égyptiens pour la lecture des journaux menace la pérennité des journaux papier, et donc le métier de vendeurs ambulants ou dans les kiosques de la capitale égyptienne, et la quinquagénaire, qui portait un châle en laine pour se protéger du froid hivernal, poursuit : « Je ne gagne que 15 livres (0,95 $) en étant assise ici de six heures du matin à trois heures de l’après-midi ».
En 2019, l’Autorité nationale de la presse a décidé d’augmenter les prix des journaux d’une livre, portant le prix du quotidien à 3 livres et celui de l’hebdomadaire à 4 livres dans un pays où le revenu mensuel moyen de la famille est d’environ 6 mille. livres, selon les données officielles, l’objectif était de compenser les pertes dues à la hausse des coûts des matières premières pour l’industrie telles que les encres et le papier en échange d’une forte baisse du rythme de distribution et d’une baisse des abonnements, le gouvernement, qui possède la plupart des éditions papier en Égypte, s’est efforcé de fusionner certaines d’entre elles ou de les convertir en éditions électroniques, mais Umm Muhammad explique que la réticence à acheter des journaux a beaucoup augmenté après l’annulation de certaines des éditions du soir des journaux.
En juillet dernier, l’Egypte a fait ses adieux aux célèbres journaux du soir « Al-Massa », « Al-Akhbar Al-Massa’i » et « Al-Ahram Al-Massa’i », avec une décision de l’Autorité nationale de la presse de convertir le des éditions papier du soir aux éditions électroniques, toujours dans le but de réduire les pertes, près de la table des journaux, Tariq Mahmoud, un chauffeur de minibus, attend les clients et raconte à l’AFP qu’il n’a pas acheté de journal depuis 11 ans.