Société

Les Camerounais grignotent du pain à la patate douce alors que les prix du blé augmentent

Un boulanger de Yaoundé fabrique du pain à partir de farine de patate douce. Et c’est un soulagement pour ses consommateurs qui trouvent de plus en plus cher le pain à base de farine de blé, Guy Marcel Nganta, avec son grand chapeau coloré vissé sur la tête, fabrique depuis 13 ans à Yaoundé des baguettes avec de la farine de patate douce, de manioc et d’autres légumineuses. Une aubaine pour ce petit boulanger alors qu’au Cameroun comme ailleurs, la guerre en Ukraine renchérit l’approvisionnement en blé.

De l’extérieur, il n’y a aucun signe de sa petite boutique – quatre murs en parpaings apparents surmontés d’un toit en tôle ondulée – en contrebas d’une route dans le quartier populaire de Nkolndongo. Mais il est toujours plein et, depuis que la Russie a envahi l’Ukraine il y a plus d’un mois, sa clientèle, qu’il n’approvisionne que sur commande, est passée d’une vingtaine à une cinquantaine, selon lui, une douce odeur s’échappe d’un petit four à pain rudimentaire. L’artisan pétrit, pétrit, et façonne du pain fait uniquement avec des aliments « made in Cameroon », raconte fièrement Guy Marcel, le Cameroun, comme de nombreux autres pays du continent ou d’ailleurs, est touché par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, respectivement premier et quatrième exportateur mondial de blé, une denrée dont les prix flambent depuis le début de la guerre.

La Russie a été accusée mardi devant le Conseil de sécurité de l’ONU d’avoir provoqué une « crise alimentaire mondiale », voire de faire courir le risque de « famine » dans le monde entier, avec sa guerre en Ukraine, le « grenier de l’Europe », le pain du boulanger de 44 ans a le même aspect que celui fait avec de la farine de blé, mais il est plus lourd et plus onctueux en bouche. Et le goût, légèrement sucré, « Je me débrouille très bien avec la farine locale », dit Nganta. Car s’il ne peut pas vendre sa baguette plus chère ou moins chère que ses concurrents à cause d’un prix fixé par l’Etat, au moins leur coût de production est plus faible et donc ses profits sont plus élevés.

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