26 artistes béninois et étrangers participent à la 8ème édition de l’Effet Graff, festival de graffiti. Gardant à l’esprit que le thème de cette année est « Nouveau Bénin », ils vident leurs bombes aérosols pour décorer ce mur de 1 300 mètres à Cotonou. La peinture murale colorée présente différentes formes d’art telles que des peintures et des graffitis et raconte l’histoire du Bénin, « Nous n’avons pas seulement des graffeurs mais nous avons aussi des artistes plasticiens qui ont rejoint le festival et c’est un moment de partage, en même temps c’est un moment de découverte pour les gens », se réjouit Drusille Fagnibo, artiste béninois.
De nombreux artistes ont choisi de représenter les trésors nationaux récemment rendus au pays d’Afrique de l’Ouest par la France. Les artefacts sont providentiellement exposés au palais présidentiel à quelques centaines de mètres de la fresque. Une chance pour les passants qui s’arrêtent pour admirer les graffitis, **Quand je suis arrivé au port je l’ai vu (la fresque) ** dit Achirou Mamadou Soumaïla un habitant de Cotonou. Je l’aime beaucoup ! Le pays a changé en même temps », l’artiste béninois Romario Agbo-Koffi analyse ce qui est si captivant : « Le besoin de consommer de l’art est là et les gens s’arrêtent, un passant qui ne s’attendait pas à le voir s’arrêtera. Nous voici à un feu rouge à l’Hôtel du Port mais regardez, quand les gens s’arrêtent, quand le feu passe au vert, ils ne bougent pas tout de suite parce qu’ils voient l’art et sont immergés ».
La peinture murale représente des amazones modernes du Dahomey et des réalisations récentes dans le pays. Pourtant, cela ne cache pas non plus les difficultés. Le tribunal spécial Criet, critiqué par certains opposants comme étant une arme politique, est également représenté.
« Le graffiti a cette particularité de toucher le plus de monde, c’est un formidable vecteur de communication donc nous utilisons ce médium pour sensibiliser, nous ramener à nos racines, et renouer avec notre histoire et notre identité. Personne ne peut promouvoir notre histoire mieux que nous », déclare Laurenson Djihouéssi/’Mr Stone’, artiste graffeur et promoteur du festival.