Des responsables militaires, des partis politiques et des dirigeants de la société civile au Burkina Faso ont choisi le capitaine de l’armée Ibrahim Traoré comme président par intérim, deux semaines après avoir pris le pouvoir lors du deuxième coup d’État du pays cette année, environ 300 délégués se réunissent pendant deux jours dans la capitale, Ouagadougou, pour décrire le retour du pays d’Afrique de l’Ouest à la règle constitutionnelle.
« Le capitaine Traoré vient d’être nommé, à l’unanimité, par les participants aux sessions (nationales) comme président de transition », a déclaré à l’AFP un membre du conseil militaire, ce qui a été confirmé par un autre responsable militaire, les participants au dialogue ont adopté l’article 5 de la « légitimité de transition », qui stipule que « le chef du Mouvement national pour la protection et la réforme (le conseil militaire au pouvoir) exerce les fonctions de président de transition, de chef de l’État et de commandant suprême des forces armées nationales », selon les deux sources citées, les participants ont également adopté l’article 4, qui stipule que « le mandat du président de transition prend fin avec l’investiture du président issu des élections présidentielles », prévues pour 2024.
Le Burkina Faso est aux prises avec une violente insurrection de groupes liés à Al-Qaïda et à « l’État islamique » qui a commencé au Mali voisin en 2012 et s’est étendue à d’autres pays subsahariens, la violence a fait des milliers de morts, déplacé près de deux millions de personnes et déstabilisé la stabilité politique, la frustration face à l’insécurité a été à l’origine de deux coups d’État au Burkina Faso cette année et de deux au Mali depuis 2020.