L’énorme quantité de cocaïne saisie par les autorités sénégalaises a jeté un nouvel éclairage sur la transformation du trafic de drogue sur le continent africain en une activité de réseau multinationale qui se nourrit et se nourrit de la présence de groupes terroristes, un analyste politique spécialisé dans les affaires de la région du Sahel et du Sahara, qui s’est confié à la presse, fait le lien entre l’inflation du trafic de drogue sur le continent, la croissance des groupes terroristes et la coopération entre les deux parties dans le transport et contrebande de drogue entre les pays du continent, et entre l’Afrique et l’Europe, dans ce qu’il a qualifié de « terrorisme de la drogue ».
Le Sénégal a annoncé la saisie de 300 kilogrammes de cocaïne passés en contrebande depuis le Mali voisin, dans le but d’en faire le commerce, d’une valeur de 37 millions d’euros, soit l’équivalent de 24 milliards de francs CFA, selon les douanes sénégalaises de Kadera, à la frontière avec le Mali, il s’agit lundi de la plus grosse quantité de cocaïne passée en contrebande par voie terrestre, et elle était dissimulée dans une voiture frigorifique, un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) décrit l’Afrique de l’Ouest et du Centre comme « une région à forte consommation de drogue ces dernières années », alors qu’elle n’était qu’une zone de transit, les estimations de la consommation de cannabis et d’opioïdes pharmaceutiques en Afrique de l’Ouest sont supérieures aux moyennes mondiales.
Les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest font face à un flux croissant de drogue en provenance d’Amérique latine, où les saisies de cocaïne se sont élevées à 57 tonnes entre 2019 et 2022, réparties entre le Cap-Vert 16,6 tonnes, le Sénégal 4,7 tonnes, le Bénin 3,9 tonnes, la Côte d’Ivoire 3,5 tonnes, Gambie 3 tonnes, Guinée-Bissau 2,7 tonnes, selon les estimations (UNODC), les saisies de drogue enregistrées se sont également élevées au Niger (214 kg), au Burkina Faso (115 kg) et au Mali (33,9 kg) depuis 2021, indiquant que la route du Sahel reste une zone de transit relativement importante.