Politique

Des avocats au Tchad protestent contre un procès de masse de manifestants

Les avocats tchadiens ont décidé de cesser toutes leurs activités pour protester contre le procès collectif de 401 personnes arrêtées pendant et après les manifestations contre les autorités, qu’ils ont réprimées le 20 octobre, ce jour-là, une cinquantaine de jeunes manifestants ont été tués, la grande majorité d’entre eux abattus, principalement à N’Djamena et ailleurs lorsque la police a ouvert le feu pour empêcher toute tentative de manifestation.

L’opposition avait appelé à manifester pour protester contre la prolongation du mandat du général Mohamed Idriss Deby Itno, installé par les militaires à la tête de l’Etat le 20 avril 2021, après avoir annoncé le décès de son père, le président Idriss Deby Itno, qui mort au front aux mains des rebelles après avoir gouverné le Tchad d’une main de fer pendant 30 ans, de leur côté, les autorités avaient reconnu l’arrestation de 601 personnes, dont 83 mineurs, rien qu’à N’Djamena, et indiqué qu’elles avaient été transférées à la prison de haute sécurité de Koro Toro, située en plein désert, plus de deux jours en voiture et en l’absence de leur avocat, l’Ordre des avocats tchadien a dénoncé « l’enlèvement » des détenus et leur « déportation » à Koro Toro en l’absence d’avocats pour les défendre. Le syndicat annonce également que les avocats « refusent catégoriquement de plaider devant une juridiction extérieure à sa compétence territoriale », dénonçant « une violation des règles de procédure ».

Le communiqué indiquait également qu’ils avaient « décidé de cesser toutes leurs activités » dans tout le pays pendant la durée du procès, evoquant l’illégalité de ces « enlèvements », et exigeant la libération de toutes les personnes encore détenues et leur « restitution à leurs familles », de son côté, le président de transition, Mohamed Déby, a accusé les manifestants de fomenter une « rébellion » et une « tentative de coup d’Etat ». Tandis que l’opposition et les organisations non gouvernementales locales et internationales, ainsi qu’une partie de la communauté internationale, notamment l’Union européenne et l’Union africaine, ont condamné le recours excessif à la violence « contre les civils » le 20 octobre.

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