Son indice, compilé avant l’impact de la pandémie de coronavirus, les élections contestées en Tanzanie et en Côte d’Ivoire et le conflit ethnique qui se déroule en Éthiopie – a enregistré la première baisse de performance globale depuis 2010.
La note moyenne de 2019 pour la gouvernance globale a baissé de -0,2 point, déclenchée par une détérioration des performances dans trois des quatre principales catégories: participation, droits et inclusion, sécurité et état de droit et développement humain.
«En termes de participation, de droits et d’inclusion, les progrès ralentissaient bien avant la pandémie, ce qui ne fait qu’aggraver la trajectoire négative existante. À l’inverse, les opportunités économiques ont été placées sur une trajectoire positive de progrès soutenus, et l’impact du COVID-19 menace désormais cette réalisation durement acquise », indique un communiqué de la Fondation Mo Ibrahim.
Au cours de la dernière décennie, 20 pays, qui abritent 41,9% de la population africaine, ont enregistré une baisse de la sécurité et de l’état de droit (-0,7) et de la participation, des droits et de l’inclusion (-1,4), tout en progressant dans le développement humain (+3,0) et fondations de l’opportunité économique (+4,1).
Les progrès globaux ralentissent depuis 2015, selon la Fondation, bien que 61,2% de la population africaine vivent dans un pays où la gouvernance globale est meilleure qu’en 2010. Pourtant, seuls huit pays ont réussi à s’améliorer dans les quatre catégories au cours de la décennie – l’Angola, Tchad, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Madagascar, Seychelles, Soudan et Togo.
Plusieurs de ces pays sont désormais confrontés à des vents contraires politiques qui pourraient compromettre leurs progrès durement acquis. En Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, les progrès risquent d’être annulés par l’escalade rapide du conflit armé entre le gouvernement fédéral et le gouvernement de la région du Tigré. Il reste à voir si le programme de réforme économique et politique du Premier Ministre Abiy Ahmed pourra survivre à un conflit de plus en plus grand qui a déjà traîné en Érythrée voisine.