Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Fakih Mahamat, a effectué une visite, la première du genre, au Burundi, qui a mis fin à une brouille diplomatique de six ans entre les deux parties.
La violente crise électorale de 2015 au Burundi a fortement tendu les relations entre le pays et l’organisation continentale. Ce diplomate tchadien a pris la présidence de la Commission de l’Union africaine en 2017, lorsque le Burundi est entré dans la deuxième année d’une crise qui a conduit au déclenchement d’une nouvelle guerre civile après celle que le pays a connue entre 1993 et 2003.
Le troisième mandat présidentiel du président burundais sortant, Pierre Nkurunziza, a déclenché des affrontements de rue. Pendant des mois, des groupes paramilitaires d’opposition ont affronté les forces de défense et de sécurité du gouvernement. L’ONU a dénombré au moins un millier de morts, auxquels s’ajoutent des centaines de milliers de réfugiés à la suite de cette crise, de son côté, l’Union africaine a pris un certain nombre d’initiatives qui ont provoqué la colère du régime de Bujumbura. La Mission africaine de prévention et de protection au Burundi, qui compte 5 000 membres, n’a pas mis les pieds sur les terres burundaises, faute d’autorisation, les autorités burundaises ont catégoriquement rejeté toute « tentative d’ingérence dans la gestion d’une crise politique interne », l’insistance du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à « prendre toutes les mesures appropriées contre toutes les parties ou acteurs qui entravent la mise en œuvre de sa décision, quels qu’ils soient » a conduit à un durcissement des positions du régime burundais à cette époque.
Une déclaration publiée par le conseil a averti : « Nous ne pouvons pas permettre qu’un nouveau crime à grande échelle se produise au Burundi », faisant référence au génocide qui a balayé le Rwanda voisin en 1994, d’autre part, le 26e Sommet de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, tenu en janvier 2016 dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, a décidé d’envoyer une délégation de haut niveau auprès des parties à la crise pour des consultations.