Le Burkina Faso a expulsé deux journalistes français travaillant pour Le Monde et Libération, tandis que les deux journaux ont accusé les autorités de chercher à étouffer la liberté d’expression par une répression croissante des médias étrangers, Libération a déclaré que ses correspondantes Agnès Fever et Sophie Doss du journal Le Monde sont arrivées dimanche matin à Paris après que les autorités militaires les ont convoquées séparément pour interrogatoire et leur ont ensuite notifié leur expulsion.
Dans un communiqué publié sur son site Internet, Libération a déclaré qu’il s’agissait de « journalistes d’une parfaite intégrité qui travaillaient au Burkina Faso légalement et avec des visas et des accréditations valides… Nous protestons fermement contre les expulsions totalement injustifiées », le 27 mars, le gouvernement a publié une déclaration rejetant le rapport de Libération sur les meurtres présumés par l’armée du Burkina Faso, Libération a ajouté que sa récente enquête sur les meurtres d’enfants et d’adolescents dans des casernes militaires avait déplu aux autorités, et que « ces restrictions à la liberté d’information sont inacceptables et sont le signe d’une force qui refuse que ses actions soient remises en cause », pour sa part, Jérôme Fenoglio, directeur du journal Le Monde, a déclaré dans un communiqué : « Ces deux expulsions représentent un nouveau revers majeur pour la liberté d’information sur la situation au Burkina Faso ».
Il a déclaré que les articles de presse « semblaient apparemment intolérables au régime de Brahim Traoré, président par intérim depuis six mois ». Il n’y a eu aucune déclaration des autorités du Burkina Faso sur les expulsions et n’ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaire, selon Reuters, le gouvernement du Burkina Faso avait précédemment rejeté l’article, accusant le journal de chercher à discréditer les forces armées. Le gouvernement a déclaré le 27 mars qu’il « condamne fermement ces manipulations déguisées dans l’uniforme de la presse pour ternir l’image du pays des honnêtes gens », les relations entre Paris et Ouagadougou se sont fortement détériorées depuis que l’armée burkinabé a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en septembre dernier, la junte militaire ayant depuis ordonné aux forces françaises de se retirer du pays et d’arrêter les émissions de la radio et de la télévision France 24.