Les Tunisiens répètent le proverbe populaire « La pluie de mars est de l’or pur », mais le manque de pluie cette année laisse présager une saison de production céréalière « catastrophique » en Tunisie, qui traverse une sécheresse et une pénurie d’eau sans précédent, l’agriculteur et investisseur Taher Chawashi, 65 ans, marche lentement dans l’un de ses champs de 31 hectares dans la région de Majaz al-Bab dans le nord-ouest du pays, tandis que les ouvriers commencent à le labourer d’avant en arrière et que le troupeau de moutons broute une partie de les têtes qui ont réussi à pousser de quelques centimètres.
« Nous n’avons jamais vu une sécheresse aussi grave auparavant. Au cours des quatre dernières années, il y a eu une sécheresse et nous avons attendu que les pluies tombent cette saison, mais nous avons été surpris par une sécheresse plus grave. Nous n’avons pas vu cela depuis trente ans », a-t-il déclaré à l’AFP en cueillant un jeune arbre sans céréales, « Les graines de blé sont restées sous le sol et ont péri à cause de la sécheresse », poursuit-il, la Tunisie, au climat semi-aride, connaît une baisse importante des précipitations et une raréfaction des ressources en eau, qui ont directement affecté l’agriculture, notamment le secteur céréalier, Al-Shawashi cultivait environ 600 hectares de blé, d’orge et de légumineuses, et il comptait sur la pluie pour les irriguer, mais en raison de la rareté de l’eau, il ne donnerait que des hectares 70, certaines céréales conviennent, notamment comme fourrage pour le bétail.
La pluviométrie moyenne dans sa région pendant l’automne et l’hiver ne dépassait pas 100 millimètres, alors Chawashi a décidé, comme des dizaines d’agriculteurs de sa région, de labourer les cultures qui avaient poussé ou de les allouer comme pâturages pour les troupeaux de vaches et de moutons, la région de Majaz al-Bab et toute la province de Beja est considérée comme une importante « matmoura » (fournissant) pour toutes les provinces du pays en blé et céréales.