Politique

Les dirigeants algériens n’ont pas de troisième choix, soit la guerre avec le Maroc, soit la guerre civile

Après la pièce théâtrale du Hirak algérien, écrite et mise en scène par le général assassiné, Gaïd Salah, les espoirs des Algériens pour un changement radical du régime en place se sont transformés en un mirage. Le remplacement de Bouteflika par Abdelmadjid Tebboune n’a pas produit les résultats escomptés, et la mort soudaine du chef d’état-major de l’armée et superviseur effectif de ce changement, Ahmed Gaïd Salah, quelques jours plus tard, a confirmé l’état des choses. Saïd Chengriha a pris la relève, ouvrant ainsi la voie à l’émergence d’un nouveau modèle de régimes militaires: décharger la crise intérieure vers l’extérieur, prétendant qu’il y a un danger venant de l’extérieur, en particulier des frontières occidentales.

Chengriha est l’un des généraux les plus obsédés par la défaite de la guerre de sable contre le Maroc, qu’il ne cachait pas même avant de diriger l’état-major de l’armée. Il appelait les membres terroristes du « Polisario » à revenir prendre les armes contre le Maroc. La date du 13 novembre 2020 a marqué un tournant dans son discours hostile. Cette date a suivi l’opération de terrain, après laquelle l’armée marocaine a complètement repris le contrôle du point de passage stratégique de Guergarate. Chengriha est apparu à la télévision d’État deux jours après l’opération, s’adressant aux soldats algériens en les appelant à défendre les frontières contre le terrorisme, les contrebandiers, et même contre un ennemi classique, faisant référence au Maroc. Dans la même démarche, le président Tebboune a affirmé dans une interview au magazine français « Le Point » que l’armée de son pays était prête pour la « vengeance », qualifiant le Maroc de « voisin agresseur ».

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La guerre que la bande au pouvoir en Algérie mène contre le Maroc est encore loin d’être traduite en langage des balles et des combats. Les généraux algériens ne veulent pas vivre une autre défaite humiliante comme celle de la guerre des sables. Cependant, c’est une guerre diplomatique qui est la pire du genre de ces dernières décennies. Cette autorité a consciemment recouru à toutes les épices politiques et médiatiques du mélange réussi de « hostilité » qui dépeint le Maroc comme un ennemi des Algériens. Les propos de Tebboune dans son récent entretien avec des journaux français confirment cette hostilité. Il rapporte que son pays « a choisi la séparation pour ne pas entrer en guerre ». Tebboune n’hésite pas à annoncer qu’il a bloqué toute tentative de réconciliation avec le Maroc pour confirmer implicitement les tentatives faites par de nombreux dirigeants de pays arabes, tels que, tels que le roi jordanien Abdallah II, l’émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, et même le secrétaire général de la Ligue des États arabes Ahmed Aboul Gheit.

Et face à toute cette hostilité, la question demeure quant à la faisabilité de la poursuite du Maroc dans la politique de la main tendue vers l’Algérie mise en avant par le peuple marocain et de nombreux analystes internationaux à la lumière du fait que la question n’est plus liée à un pays normal avec lequel les relations sont soumises à des flux et reflux naturels et est régie par la langue d’intérêt commun qui profite aux deux peuples et à leur système économique et sécuritaire, mais plutôt un système qui tente de faire face à ses crises intérieures accumulées afin de rester au pouvoir, même s’il lui en coûte de déclencher une guerre avec le Maroc ou de créer une nouvelle décennie noire pour tuer des milliers d’Algériens.

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