Plus de 600 migrants irréguliers qui étaient bloqués dans des zones à la frontière libyo-tunisienne sont sous la garde du Croissant-Rouge après leur évacuation lundi, mais de petits groupes sont toujours bloqués, selon ce que des organisations de défense des droits humains et des témoins ont confirmé mercredi, et à la suite d’affrontements qui ont coûté la vie à un citoyen tunisien le 3 juillet, des dizaines de migrants africains ont été expulsés de Sfax la semaine dernière et transférés dans des zones frontalières avec la Libye et l’Algérie.
« Au total, 630 » personnes ont été évacuées entre dimanche et lundi, a indiqué Abdellatif Chabo, chef de l’organisation du Croissant-Rouge tunisien, qui a pu secourir des migrants bloqués dans la zone tampon militaire entre la Tunisie et la Libye près de Ras Jedir, il a souligné que ce nombre est susceptible d’augmenter dans les prochains jours, de nombreux migrants, dont un certain nombre d’enfants, ont été emmenés dans une école de la ville de Ben Guerdane, à 40 km à l’ouest de Ras Jedir, selon un photographe de l’AFP, des enfants ont joué dans la cour de l’école, tandis que des hommes et des femmes discutaient avec des volontaires du Croissant-Rouge, et que d’autres s’étendaient à l’ombre pour se protéger du soleil, de plus petits groupes ont également été déplacés vers Médenine et Tataouine, au sud, Chabo a déclaré à l’AFP que les migrants de Ras Jedir, originaires de pays d’Afrique subsaharienne, « venaient de plusieurs endroits, un groupe de Tunisie et d’autres de Libye », notant que le Croissant-Rouge leur fournit de l’eau et des repas, et a apporté en 400 matelas de Tunis pour équiper les écoles où ils résident.
Au sud de Ras Jedir, d’autres migrants ont lancé mercredi un appel de détresse à Human Rights Watch dans une cassette vidéo vue par l’AFP, l’un d’eux a dit : « Nous souffrons. Il y a des enfants et des femmes enceintes. Nous souffrons ici. Nous n’avons pas mangé depuis hier, nous mourrons si nous ne recevons pas d’aide. Aidez-nous !
Selon les estimations de Human Rights Watch, le nombre de ces personnes est d’au moins 100 sans eau, nourriture ou abri, et certains d’entre eux sont sur place depuis plusieurs jours.
