Des anthropologues français ont déclaré – dans un article de blog du journal Le Monde – que la vague de sympathie pour le crash du sous-marin « Titan » et la mort de ses cinq passagers en échange de l’indifférence face à la noyade de centaines d’immigrés africains environ une semaine avant le la perte de ce sous-marin soulève de nombreuses questions.
Les médias du monde entier avaient suivi 24 heures sur 24 l’évolution des efforts de sauvetage des passagers du sous-marin le 22 juin, plusieurs pays ayant participé à ces efforts, les anthropologues Michele Ager, Filippo Faury et Karolina Koblinsky ont noté – dans leur blog – que les sentiments de sympathie suscités par cet incident ont mis en lumière le silence assourdissant des médias américains et de la plupart des médias européens face à une autre tragédie maritime représentée par le naufrage d’un bateau de pêche environ une semaine plus tôt, plus précisément le 14 juin. Juin, alors qu’il venait de Libye avec environ 750 passagers à bord, la plupart du Pakistan, de Syrie et d’Égypte, et seuls 104 d’entre eux ont survécu et seuls 84 corps ont été retrouvés, les universitaires ont déclaré que la tragédie des immigrés n’a pas suscité l’étonnement collectif, ni le débat public sur les politiques de sécurité qui sont aujourd’hui la norme dans presque tous les pays européens, ni eu la moindre influence sur la rhétorique xénophobe et les politiques de sécurité des dirigeants européens.
En France, par exemple, les négociations se poursuivent sur une nouvelle loi sur l’immigration sans cesse repoussée faute d’accord entre la droite et le centre-droit, avec la possibilité de remettre en cause les conventions internationales des droits de l’homme et de renforcer les mesures de sécurité contre les immigrés, les universitaires ont souligné qu’en Europe, le nouvel accord sur l’asile et la migration porte moins sur la capacité des États membres à gérer le système d’asile européen que sur le renforcement de la fermeture des frontières et le transfert de la gestion des affaires migratoires vers les pays de départ ou transit.