Environ 200 boulangers, pâtissiers et ouvriers ont participé lundi à un sit-in à Tunis pour dénoncer la décision de fermer 1.500 boulangeries et les empêcher d’être approvisionnées en farine subventionnée, le responsable du « Complexe professionnel des boulangeries modernes » du syndicat « Connect », Muhammad al-Jamali, a déclaré à l’AFP : « Nous manifestons aujourd’hui parce qu’il nous est interdit de faire du pain… Tous ceux qui participent au sit-in ont leurs boulangeries ont fermé pendant une semaine et ne sont pas actives ».
« Les gens qui sont ici aujourd’hui n’ont pas travaillé depuis une semaine », a-t-il ajouté, s’exprimant parmi les manifestants, le sit-down portait des bannières qui disaient: « Où est mon droit de la souris (farine)? » Et « la justice et l’équité » et « le pain de la liberté et de la dignité nationale », suite aux déclarations du président Qais Saeed dans lesquelles il considérait qu’il y avait « manipulation » de la farine subventionnée par l’Etat et distribuée aux boulangeries, le ministère du Commerce a empêché 1 500 boulangeries d’obtenir de la farine subventionnée, il y a 3 737 boulangeries « classées » opérant en Tunisie qui bénéficient de la farine subventionnée par le gouvernement, et 1 443 boulangeries « non classées » qui bénéficient d’une part de farine subventionnée inférieure à celle des autres boulangeries, les boulangeries « non classées » vendent principalement des confiseries et une certaine quantité de pain à des prix plus chers que ceux vendus par les boulangeries « classées ». Les boulangeries tunisiennes fabriquent environ 10 millions de pains chaque jour, et les Tunisiens en consomment neuf millions, selon les syndicats.
Au cours des derniers mois, l’approvisionnement en farine a diminué, de longues files d’attente sont apparues et les quantités sont souvent épuisées depuis le matin, plusieurs économistes assurent à l’AFP que la « crise du pain » est en fait causée par un manque d’approvisionnement du marché en farine subventionnée par l’Etat, lourdement endetté, fait face à de nombreux problèmes financiers et est parfois incapable de payer le prix de ses achats à l’étranger.