Rayan est paraplégique, Nourhan trisomique, Sondos et Ahmed sont des artistes connus, mais lorsque ces Tunisiens dansent ensemble, les barrières du handicap disparaissent pour produire un spectacle unique qui « brise toutes les barrières », le public est stupéfait lorsqu’il voit le garçon aveugle Iyad (13 ans) alors que les bras du reste des danseurs le soulèvent très haut, ou Rayyan qui descend de son fauteuil roulant pour chorégraphier sa propre danse sur la scène.
Le chorégraphe franco-britannique Andrew Graham (35 ans) a travaillé avec des personnes ayant des besoins particuliers, des migrants, des personnes LGBT et également des sans-abri, Graham a déclaré à l’AFP que le spectacle « Lines », qui sera présenté jusqu’à début octobre lors du festival « Dream City » à Tunis, la capitale, « ne parle pas du tout de handicap. Il a créé de la diversité et du brassage, mais nous ne parlons que de à propos de la danse», il ajoute : « Il y a beaucoup d’enfants handicapés, et cela va poser beaucoup de questions, mais les gens vont vite s’intéresser à la danse, à ce qu’ils font, et non à leur situation » toutes les barrières qui nous empêchent de créer des choses exceptionnelles comme ce moment», les activités de la neuvième session du festival « Dream City » ont débuté vendredi et se poursuivront jusqu’au 8 octobre prochain, Graham a conçu l’exposition « Lines » après avoir animé de nombreux ateliers d’art en 2021 pour l’association « Street Art », qui organise le festival « Dream City » et qui tente de rendre l’art accessible aux personnes des quartiers marginalisés.
Son spectacle unique rassemble 15 danseurs, dont cinq professionnels, cinq ayant des besoins particuliers, en plus de leurs mères, frères ou sœurs, ainsi qu’un spécialiste de la langue des signes, Graham souligne que « ces différentes identités se croisent » dans l’exposition, soulignant qu’il retrouve dans son travail un écho aux récits de son grand-père, un Tunisien d’origine sicilienne, qui a vécu dans « ce pays très métissé, qui mélangeait tant de cultures», l’artiste s’est inspiré de la musique soufie des spectacles tunisiens « Hadra » et y a ajouté d’autres genres musicaux, comme les rythmes électroniques.