La guerre a provoqué ce que les experts appellent une « désindustrialisation » dans le pays et a affecté négativement le secteur agricole, qui contribue à 40 pour cent du produit intérieur brut et fournit 80 pour cent des emplois au Soudan, selon les Nations Unies, Huzaifa Youssef devait poursuivre ses études en Inde, mais la guerre au Soudan lui a tracé une autre voie : le jeune homme participe désormais à la récolte des dattes dans sa ville natale, alors que les agriculteurs craignent de ne pas pouvoir commercialiser leurs produits.
Dans la ville de Karima, située à 350 kilomètres au nord de Khartoum, des milliers de palmiers sont disséminés, plantés à égale distance, sur des terrains parsemés de réservoirs d’eau, à Karima, comme dans tout le nord du Soudan, la saison de récolte des dattes a commencé début septembre. Mais dans d’autres régions, comme Gedaref, dans le sud, les terres sont restées en jachère cette année, Al-Fateh Al-Badawi a pu récolter des dattes à Karima, mais il n’a pas confiance dans sa capacité à les commercialiser, car les acheteurs sont « prudents », comme il le dit, à côté de lui, un homme pieds nus, équipé seulement d’une corde, saute sur une tige de palmier et grimpe pour couper des bottes de dattes. Au sol, à l’ombre des branches de palmiers, des hommes et des garçons sont assis sur de grands draps blancs et battent des bottes de dattes pour les cueillir.
Parmi eux, Hudhayfah Youssef, un radiologue de 26 ans qui travaillait à Khartoum avant de partir pour fuir la guerre qui a éclaté le 15 avril. Il a rejoint sa famille dans le nord, où il travaillait à la récolte des dattes pour gagner un peu d’argent, Youssef a déclaré à l’AFP : « J’étais censé aller en Inde pour obtenir un master, mais avec la guerre, j’ai dû changer mes plans », le Soudan est plongé dans le chaos depuis le début de la guerre entre le commandant de l’armée Abdel Fattah al-Burhan et son ancien commandant adjoint des Forces de soutien rapide, le lieutenant-général Mohamed Hamdan Dagalo, qui lutte pour le pouvoir.