Des milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Accra, la capitale du Ghana, pour exiger le limogeage du gouverneur de la banque centrale pour ce qu’ils considèrent comme une mauvaise gestion de l’économie au cours de la pire crise de la dette depuis une génération, la foule a défilé jusqu’au siège de la banque centrale sous la surveillance de la police anti-émeute, diffusant de la musique reggae dans les haut-parleurs et appelant le gouverneur de la banque, Ernest Edison et ses deux adjoints, à démissionner. Beaucoup d’entre eux portaient du rouge et du noir, les couleurs habituellement portées lors des funérailles.
Les manifestants ont également exprimé leur colère face au projet d’utilisation de plus de 250 millions de dollars pour construire un nouveau siège de la Banque centrale, dans un contexte de difficultés économiques rencontrées par les Ghanéens, ces manifestations sont la dernière manifestation de frustration face à la hausse du coût de la vie, au chômage et aux difficultés dans l’une des plus grandes économies d’Afrique de l’Ouest. La capitale a été le théâtre de manifestations similaires qui ont duré plusieurs jours le mois dernier, la banque centrale du Ghana a enregistré en juillet une perte record de 60,8 milliards de cedis (5,3 milliards de dollars) pour 2022, principalement due à la restructuration de la dette. Le Ghana, producteur d’or, de pétrole et de cacao, a conclu un accord avec le Fonds monétaire international pour un programme de prêt de 3 milliards de dollars sur trois ans afin d’aider à remédier à la situation. La restructuration de la dette est une des conditions pour obtenir cet argent.
Addison, qui occupe ce poste depuis 2017 et dont le mandat dure encore deux ans, a déclaré le mois dernier que l’amélioration des indicateurs économiques entraînerait bientôt une hausse des revenus et du pouvoir d’achat. Mais la stabilité du taux de change, la baisse de l’inflation et la croissance plus forte n’ont pas encore aidé ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts, ce pays d’Afrique de l’Ouest est confronté aux pires difficultés économiques depuis plus d’une génération, marquées par un taux d’inflation élevé de plus de 40 %, une crise du coût de la vie élevé et d’énormes dettes publiques.