Société

« Crocodile man »… une couverture pour les criminels en Afrique centrale

Pendant un certain temps, une odeur nauséabonde émanait de la capitale Bangui, qui borde le plus grand fleuve d’Afrique centrale, et en une semaine, trois corps ont été retrouvés enveloppés dans des sacs, ce qui a semé la panique parmi les habitants et déclenché diverses spéculations.

En octobre, trois corps ont été récupérés dans les eaux du fleuve Oubangi, décapités, menottés et enveloppés dans des sacs, selon ce que des sources humanitaires ont révélé à l’AFP, demandant l’anonymat.

Cette horrible nouvelle a fait la une des journaux locaux, alimentant l’anxiété de la population et ouvrant la porte aux rumeurs, à propos de crimes commis dans le cadre de rituels traditionnels, de règlements de comptes et d’autres hypothèses.

Mais lorsque les cadavres sont jetés à l’eau, les premiers suspects sont les Pelimbe, ces «crocodiles» qui sèment la terreur en Afrique centrale depuis des décennies. Pour certains, ce sont des gens qui se transforment en sermons, tandis que d’autres pensent qu’ils ne sont que des charlatans.

Quoi qu’il en soit, l’approche adoptée est la même, qui consiste à amener la victime à l’eau pour la tuer en guise de sanction pour un prétendu péché. L’abus des traces de cadavres récupérés dans l’eau est souvent attribué à Talimbi, «la langue est coupée pour punir le grand nombre de mots et de parties génitales dus à l’adultère, et l’oreille faute d’écoute», selon ce que m’a dit un pêcheur de Bangui, qui a demandé à ne pas être identifié.

La victime du « crocodile humain » lui a été « présentée » par l’un des opposants ou l’un des parents mécontents. Le mythe du talembe continue de résonner dans la société «pour contrôler l’étiquette et l’éthique», explique la chercheuse Alexandra Simbrick, qui a préparé une étude sur les métamorphoses liées aux représentations symboliques de l’eau publiée en 2011.

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Alors que le système de justice institutionnelle souffre de graves lacunes dans un pays ravagé par la pauvreté, la corruption et les guerres civiles, Talembe bénéficie d’un «tribunal» spécial et il est impossible, selon la croyance, de remettre une victime innocente sous des prétextes fabriqués.

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