La Mauritanie a annoncé jeudi qu’elle accueillait 120 000 réfugiés maliens, dont la majorité réside dans le camp d’Ambra, à l’est du pays, c’est ce qui ressort d’un discours prononcé par le ministre mauritanien de l’Économie, Abdel Salam Mohamed Saleh, lors d’une séance de travail des partenaires de la Mauritanie pour discuter d’un plan d’urgence destiné à alléger les souffrances des réfugiés, selon l’agence de presse officielle mauritanienne, le ministre a confirmé lors de la séance que les années 2019 à 2023 « ont vu un doublement du nombre de réfugiés et demandeurs d’asile maliens enregistrés dans le seul Etat du Hodh El Sharqi (de 57 000 à 112 000 en octobre 2023) ».
Il a attribué la raison de cette augmentation du nombre de réfugiés à « l’instabilité politique et aux risques sécuritaires croissants dans la région (africaine) du Sahel », selon la même source, il a souligné que le nombre croissant de réfugiés « constituait un défi pour le gouvernement mauritanien dans les domaines de la réponse humanitaire et du développement, compte tenu de la pression croissante sur les services de base déjà limités au niveau régional », au cours de la rencontre, le ministre mauritanien a lancé un appel à la communauté internationale « à soutenir la solidarité et la coopération internationales pour que les réfugiés continuent de bénéficier de la protection, et pour que les nouveaux chiffres n’entraînent pas une baisse des acquis réalisés en matière de développement durable », les réfugiés maliens affluent vers la Mauritanie depuis 2012, sur fond de crise sécuritaire observée dans le nord du Mali, notamment dans la ville historique de Tombouctou, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avait alors pris le contrôle.
Bien que le Mali se soit déclaré prêt à accueillir à nouveau ces réfugiés sur son sol, la majorité d’entre eux refusent de rentrer dans leur pays sous prétexte de conditions instables et de dégradation des conditions de sécurité et de vie, depuis 2012, le Mali est embourbé dans des crises sécuritaires et politiques déclenchées par une rébellion armée menée par des mouvements séparatistes et islamiques dans le nord du pays, en août 2020 et mai 2021, le pays a été témoin de deux coups d’État militaires menés par un groupe d’officiers.