Les responsables humanitaires des Nations Unies ont exprimé leur profonde préoccupation face à l’escalade de la crise humanitaire en République démocratique du Congo, en particulier dans la région de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a déclaré aux journalistes à New York que les combats en cours entre l’armée congolaise et le groupe armé M23 ont contraint, au cours des deux dernières semaines, au moins 130 000 personnes au déplacement dans différentes zones de la région de Masisi.
« Cela aggrave la situation déjà tragique au Nord-Kivu », a noté Dujarric, soulignant que les gens ont un accès limité à la nourriture, à l’eau potable, aux soins de santé et à un abri, les affrontements ont également eu un impact négatif sur la route entre Saki et Burimana, qui constitue un lien majeur entre les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, Dujarric a estimé que « cela menace d’isoler la ville de Goma, qui compte deux millions d’habitants et qui comprend également plus de 500 000 personnes déplacées, et pourrait mettre en danger la sécurité alimentaire et les activités économiques à Goma et dans la région ».
Il a ajouté que le manque de sécurité à Masisi empêche environ 630 000 personnes précédemment déplacées de bénéficier de soins médicaux vitaux, notamment d’une assistance médicale pour les personnes blessées dans le conflit, Dujarric a mis en garde contre « le risque de nouvelles violences, y compris à Goma », appelant à garantir un accès humanitaire fluide afin de répondre aux besoins urgents de la population. « Nous exhortons également toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à prendre des mesures concrètes pour protéger les civils », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et ses partenaires répondent aux inondations dévastatrices qui ont touché 18 des 26 provinces du pays, les eaux de crue ont détruit ou endommagé 100 000 maisons, 1 325 écoles, 267 établissements de santé et de vastes zones de terres agricoles, laissant environ deux millions de personnes, dont près de 60 pour cent d’enfants, dans le besoin d’assistance.
