Mamadou Kouassi, médiateur culturel, partage son expérience de collaboration avec le réalisateur italien Matteo Garrone sur le film nominé aux Oscars « Io Capitano ». Le voyage de Kouassi, traversant les déserts africains, les prisons illégales et la mer Méditerranée à bord d’un bateau de contrebandiers, a servi de base au récit du film. Il raconte le dévouement de Garrone à capturer les dures réalités de la migration, même si certains des moments les plus pénibles ont dû être omis pour toucher un public plus large.
« Nous avons vu beaucoup de gens mourir dans le désert, des femmes, des enfants », se souvient Kouassi. « Et même dans le film, il y a des parties qui ont été supprimées, des femmes qui ont été violées. C’était plus difficile à mettre en place, Matteo l’a supprimé, parce que nous voulons que le film arrive au grand public », le film suit le voyage de deux adolescents sénégalais, traversant la périlleuse route des migrants à travers le désert du Niger jusqu’en Libye, où ils montent à bord d’un bateau de passeurs à destination de l’Europe. L’un des garçons est contraint de « diriger » le bateau, car les mineurs sont exemptés d’emprisonnement en Italie, Seydou Sarr, acteur du film, exprime sa gratitude à Garrone pour avoir mis en lumière les dures réalités auxquelles les migrants sont confrontés, « Je veux remercier Matteo Garrone pour avoir réalisé ce film parce que c’est important pour nous, c’est important pour nous en Afrique et tout ça », dit-il. « Matteo a fait ce film pour vous montrer ce qui se passe en réalité, la réalité, ce que nous souffrons pour venir en Europe ».
Moustapha Fall, un autre acteur, espère que le film transmettra la douleur et les aspirations des migrants. « J’espère qu’ils connaîtront – comment dire – la douleur », dit Fall. « Il ne s’agit pas de vouloir voyager, c’est juste comme un rêve parce que chaque personne rêve de voyager, de découvrir un autre monde », le parcours de Kouassi, semé de dangers et d’exploitation, souligne l’urgence de s’attaquer aux causes profondes de la migration et le besoin de compassion et de compréhension envers ceux qui recherchent une vie meilleure.
