«J’ai payé 2 000 euros (2 430 dollars) pour la traversée», a déclaré à l’AFP Lamdane, 23 ans, fin novembre, après avoir débarqué au port d’Arguineguin à Grande Canarie où les garde-côtes espagnols déposent des migrants ramassés en mer.
C’est Semlali qui est venu le chercher à Arguineguin, un petit port de pêche qui a occupé ces derniers mois le devant de la scène dans la crise, avec son camp temporaire – qui n’a été mis en place que pour traiter les migrants et effectuer des tests de virus – complètement submergé.
À un moment donné, plus de 2 100 personnes y séjournaient, dormant pour la plupart à la rue sur le sol dans des conditions déplorées par des groupes de défense des droits internationaux, des politiciens et des responsables juridiques.
Suite aux critiques, le gouvernement a démantelé le campement le 30 novembre, après avoir annoncé des plans de construction de campements d’urgence pour héberger 7 000 personnes.
Ils sont ensuite envoyés dans un camp temporaire où ils attendent d’être renvoyés chez eux.
Mais le délai de trois jours n’a pas toujours été respecté par les autorités, qui ont été complètement submergées par l’arrivée de près de 20000 personnes cette année, 10 fois plus qu’en 2019.
En novembre, un juge local s’est prononcé pour rappeler aux autorités que les migrants ne peuvent plus être détenus «contre leur volonté» au-delà des 72 heures initiales.
Les personnes en attente d’expulsion ne peuvent pas non plus être envoyées dans des centres de détention provisoire, dont la plupart ont été fermés ou contraints de limiter radicalement leur capacité en raison de la pandémie, qui a également suspendu les rapatriements.
Bien que le gouvernement ait rejeté l’idée de transférer des migrants vers l’Espagne continentale – comme le demandent les autorités des îles Canaries – les responsables admettent que certains ont réussi à faire le voyage eux-mêmes et de là, à se rendre dans d’autres parties de l’Europe.
