Le porte-parole du Conseil militaire du Niger, le Colonel Amadou Abdelrahman, a déclaré que le conseil militaire au pouvoir au Niger avait annulé avec effet immédiat un accord militaire autorisant la présence de militaires et de civils du Département américain de la Défense sur son territoire, la décision intervient dans la foulée d’une visite de responsables américains, présidée par la Secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines “Molly V” et comprenant le général Michael Langley, commandant du Commandement américain pour l’Afrique.
« Le Niger regrette l’intention de la délégation américaine de priver le peuple souverain du Niger du droit de choisir ses partenaires et les types de partenariats qui sont en mesure de vraiment l’aider dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré Abdurrahman, il a ajouté que le statut et la présence des troupes américaines au Niger sont illégaux et violent les normes constitutionnelles et démocratiques car, selon le porte-parole, ils ont été imposés unilatéralement à l’État africain en 2012, il a précisé que le Niger n’a pas connaissance du nombre de personnels civils et militaires américains présents sur son territoire ni de la quantité d’équipements déployés, et selon l’accord, l’armée américaine n’est tenue de répondre à aucune demande d’assistance contre les groupes armés, “À la lumière de tout ce qui précède, le gouvernement du Niger annule, avec effet immédiat, l’accord sur le placement de militaires américains et d’employés civils du Département américain de la Défense sur le territoire de la République du Niger”, a déclaré Abdurrahman.
Un responsable américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que de hauts responsables américains avaient eu des “discussions franches” à Niamey plus tôt cette semaine sur le déroulement du conseil militaire au pouvoir au Niger. “Nous sommes en contact avec le CNSP et fournirons d’autres mises à jour si nécessaire”, a ajouté le responsable, depuis sa prise du pouvoir en juillet de l’année dernière, la junte militaire nigérienne, à l’instar des dirigeants militaires du Mali et du Burkina Faso voisins, a expulsé les troupes françaises et européennes et s’est tournée vers la Russie pour obtenir son soutien.
