Lors d’une nuit historique, l’Assemblée nationale togolaise a voté massivement en faveur d’une nouvelle constitution qui fait passer le système de gouvernement du régime présidentiel au régime parlementaire, dans le mouvement le plus important depuis le référendum constitutionnel de 1992, la transition ouvre la voie à une nouvelle phase dans le pays, où les autorités affirment qu’elle renforce la démocratie, tandis que l’opposition la critique et y voit un renforcement de l’influence du président et de son entourage.
Dans la soirée du lundi 25 mars 2024, le Togo a connu un changement radical de son paysage politique, les députés du parlement ayant ratifié une nouvelle constitution du pays qui restructure le système gouvernemental de présidentiel à parlementaire, de sorte que l’élection du chef de l’Etat devient la responsabilité du parlement, la nouvelle constitution, qui a reçu l’approbation de 89 voix pour contre une opposition et une abstention des membres de l’Assemblée nationale, a été soumise à l’initiative des députés majoritaires du parti au pouvoir « Union pour la République ». Cette décision a marqué le début d’une nouvelle ère au Togo, annonçant son entrée dans sa Cinquième République, considérée comme la transformation constitutionnelle la plus importante depuis 1992, cela intervient à la lumière des préparatifs des élections législatives et régionales prévues le 20 avril, auxquelles l’opposition a confirmé sa participation.
Au cours de ses presque 65 ans d’histoire, la République du Togo, située en Afrique de l’Ouest, n’a connu aucune transition pacifique du pouvoir. « Sylvanus Olympio, le pionnier de l’indépendance togolaise et son premier président, a été tué lors d’un coup d’État sanglant le 13 janvier 1963, lors d’un coup d’État dirigé par Gnassingbé Eyadema, peu de temps après l’arrivée au pouvoir de Nicholas gronitsky, Eyadema a pris le pouvoir le 14 avril 1967, inaugurant une nouvelle ère dans l’histoire du pays. Pendant son règne, qui a reçu un fort soutien de la France, Eyadema a exercé une large influence, ce qui a fait de lui l’une des icônes éminentes du régime « franco-africain », malgré les critiques internationales dirigées contre lui.