En Algérie, il semble que la justice adopte une échelle de valeurs quelque peu singulière : tandis que la détention en possession de substances illicites peut parfois aboutir à des sanctions relativement légères, voire à une libération conditionnelle, pour ceux qui bénéficient de certaines relations dans les rangs des forces de l’ordre, le trafic de denrées alimentaires, lui, est jugé avec une sévérité sans pareille, en raison de l’impérieux besoin alimentaire du peuple algérien.
C’est ainsi que le tribunal d’El Attaf, relevant du Conseil de Justice de Chlef, a récemment rendu un verdict exemplaire à l’encontre d’un individu impliqué dans une affaire de spéculation sur des denrées alimentaires largement consommées. Cet individu, arrêté en flagrant délit et trouvé en possession de douze quintaux de légumineuses sèches et de céréales, a été condamné à une peine d’emprisonnement de sept années ainsi qu’à une amende de 200 millions de centimes.
L’affaire a débuté par l’interception d’un camion par les autorités judiciaires, à la suite d’une inspection minutieuse menée par la sûreté du Département d’Oued Fodda. À son bord, plus de six quintaux de céréales sèches et de légumineuses ont été découverts, dépourvus de toute documentation commerciale attestant de leur origine et de leur destination. Il est apparu que le propriétaire de ces denrées avait l’intention de les acheminer vers le marché noir, afin d’en tirer des bénéfices substantiels.
Suite à une enquête approfondie, il a été révélé qu’une quantité supplémentaire de plus de cinq quintaux de produits similaires était entreposée dans la Wilaya d’Aîn Defla. Conformément aux procédures judiciaires en vigueur, cette affaire a été portée devant le tribunal d’El Attaf où, après comparution immédiate, le verdict susmentionné a été rendu, témoignant de la détermination des autorités à lutter contre la spéculation et la flambée des prix des denrées essentielles.
