De la monopolisation des infrastructures à l’appropriation de la langue locale en passant par le suivi des mêmes itinéraires historiques de la traite négrière transatlantique, les projets de câbles sous-marins de Meta et Alphabet utilisent des tactiques colonialistes pour exploiter l’Afrique à grande échelle. C’est ce qui ressort d’un nouvel article d’Esther Mwema, lauréate de Mozilla, et du Conseiller principal, le Dr Abeba Birhane.
L’article, intitulé » Câbles sous-marins en Afrique: Les nouvelles frontières du colonialisme numérique”, souligne comment ces projets, bien que souvent présentés comme des actes d’innovation et d’altruisme, constituent en réalité une nouvelle forme de colonialisme numérique — une forme qui permet aux entreprises occidentales privées d’exploiter les marchés africains et monopoliser l’infrastructure Internet africaine. En effet, ces projets permettent à Meta et Alphabet de posséder l’infrastructure qui transporte jusqu’à 95% du trafic Internet africain, en dévoilant les détails des câbles Equiano d’Alphabet et 2Africa de Meta, l’article établit des parallèles tranchés entre ces projets et la colonisation extractive de l’Afrique au cours des siècles passés. Le document s’appuie sur” Afro-Grids », un projet Mozilla Creative Media Award de Mwema qui interroge la propriété technologique des grandes infrastructures Internet et le colonialisme numérique, “L’infrastructure Internet est essentielle pour façonner les sociétés et l’avenir — et dans le cas de l’Afrique, cette infrastructure est construite et détenue par des sociétés privées occidentales. La manière dont les grandes entreprises technologiques l’ont contrôlé et monopolisé, avec peu de transparence ou de participation des parties prenantes africaines, reproduit les tactiques coloniales et a laissé les Africains à la merci des géants occidentaux de la technologie. Ces câbles constituent une nouvelle frontière du colonialisme numérique. »Dit le Docteur Abeba Birhane said.
Esther Mwema a ajouté “ » Il est essentiel que les Africains s’interrogent sur la relation entre les grandes technologies et l’infrastructure Internet, et examinent le rôle qu’elles jouent dans la fracture numérique du continent. Il est également essentiel que les Africains contrôlent leur destin technologique: le continent africain, dans sa diversité et sa complexité, peut exercer beaucoup de pouvoir ou de contrôle sur ce qui se passe dans la gouvernance numérique”.