Là où les vallées vertigineuses de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’inclinent dans le lac Kivu, une barge branlante transportant des vaccins contre la rougeole passe de Goma à la ville de Bukavu, où ils sont envoyés dans une chambre froide de l’hôpital local.
Les vaccins ont fait leur voyage depuis l’Inde par avion, mais une électricité irrégulière et une chaleur étouffante en RDC rendent difficile le maintien des températures de 6-7 ° C qui maintiennent les vaccins stables, déclare Oscar Mutama, responsable de la distribution des vaccins pour la province du Sud-Kivu à Médecins sans frontières.
«Les vaccins sont sensibles à la chaleur et deviennent moins efficaces s’ils sont exposés à des températures élevées», dit-il.
D’autres hôpitaux comme Kigulube au Sud-Kivu sont au cœur de la jungle congolaise, accessible uniquement à pied. Ici, les employés de l’hôpital marchent pendant des heures, transportant des glacières de vaccins jusqu’aux villages perchés du Sud-Kivu. La plupart des grandes villes de la RDC étant inaccessibles par la route depuis la capitale, Kinshasa, les marchandises sont souvent transportées à pied ou par des bateaux lents sur le fleuve Congo et ses affluents.
Alors que l’Afrique se démène pour accéder aux vaccins contre Covid-19, un manque de stockage frigorifique et une infrastructure inégale sont des défis majeurs qui font obstacle à la distribution. En outre, la plupart des pays africains n’ont ni la capacité technologique de fabriquer un vaccin contre le coronavirus ni l’argent pour se le permettre. Et tandis que les pays riches se battent pour les commandes au début de l’année prochaine, de grandes parties de l’Afrique auront la chance de voir le vaccin d’ici la fin de 2021, selon les experts.
Deux cent trente-sept vaccins sont actuellement en développement dans le monde, selon le Milken Institute, un groupe de réflexion américain. Trois ont publié des résultats positifs dans des essais avancés et pourraient être en passe de recevoir une approbation prochainement.
