Lorsque l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) a convoqué une assemblée générale virtuelle en novembre, le thème dominant à l’ordre du jour était l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’industrie. Les turbulences créées par la maladie ont porté un coup dur au secteur de l’aviation en Afrique.
De Juniac, directeur général et chef de la direction de l’Association du transport aérien international (IATA), a brossé un tableau frappant du déclin de l’industrie.
«Pour l’aviation en Afrique, les chiffres sont stupéfiants. Le trafic est en baisse de 89% et les pertes de revenus devraient atteindre 6 milliards de dollars. Et ce chiffre est susceptible d’être revu à la baisse dans nos prochaines prévisions. Mais l’impact est beaucoup plus large. Les conséquences de la rupture de la connectivité sont graves: 5 millions de moyens de subsistance africains sont menacés et le PIB soutenu par l’aviation pourrait chuter de 37 milliards de dollars. C’est une baisse de 58%».
Le rapport cite des chiffres de l’OMT montre que le taux d’augmentation des arrivées de touristes est passé de 8,4% en 2018 à 5,4% en 2019. Il souligne également que si l’industrie mondiale de l’aviation a réalisé des bénéfices après impôts de 26,4 milliards de dollars (5,80 dollars de profit par passager), Les compagnies aériennes africaines ont enregistré des pertes de 300 millions de dollars (une perte de 2,67 dollars par passager), selon l’IATA.
Certains des noms les plus connus de l’aviation africaine sont en difficulté. L’une des plus grandes compagnies aériennes d’Afrique, South African Airways (SAA), n’a pas réalisé de profit depuis 2011 dans une période marquée par une mauvaise gestion. Les projets de résultats financiers pour 2018 et 2019 rendus publics par la SAA en mai révèlent des pertes de 10,6 milliards de rands (661 millions de dollars) sur la période de deux ans.