Plus de 20 000 personnes ont été tuées au Burkina Faso, où les massacres de villageois sont devenus monnaie courante. Les combattants liés à l’État islamique, à Al-Qaïda et à l’armée attaquent des villages accusés de collaborer avec « l’ennemi ». Les enfants déplacés souffrent de traumatismes psychologiques en raison d’une grave pénurie de services de santé mentale, selon Save the Children, environ 1,8 million d’enfants ont été déplacés dans trois pays de la côte africaine, dont le Burkina Faso, ce qui représente une multiplication par cinq au cours des cinq dernières années.
« Les personnes déplacées croient souvent que les enfants ne peuvent pas voir ce qui les entoure et que rien ne leur est arrivé », explique Rudi Lukamba, coordinateur santé du Comité international de la Croix-Rouge au Burkina Faso, qui dirige un programme visant à soigner les enfants qui ont été exposés à un traumatisme psychologique, Lokamba ajoute qu’ils comptent souvent sur les mères pour surveiller les signes chez les enfants dès l’âge de trois ou quatre ans, Safi, mère de quatre enfants, raconte que ses enfants font des cauchemars, ne peuvent pas dormir et ont arrêté de jouer avec les autres enfants, la mère et ses enfants ont été victimes de violences de la part d’hommes armés qui ont abattu le mari et d’autres proches dans leur maison située dans un village du nord du Burkina Faso.
Selon les données des Nations Unies pour l’année 2023, il y a 103 psychothérapeutes, dont 11 psychiatres, au Burkina Faso, qui compte une population de plus de 20 millions d’habitants, les familles se tournent de plus en plus vers les médecins traditionnels pour les aider à s’occuper des enfants souffrant de traumatismes. Rasman Rwamba, médecin généraliste, dit soigner environ cinq enfants par mois et adapte sa méthode de traitement en fonction du niveau de traumatisme dont ils souffrent.
