De nouvelles manifestations ont eu lieu mardi au Kenya au milieu d’une forte présence policière, qui a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser de petits rassemblements dans le centre de la capitale, Nairobi, la police s’est déployée en nombre mardi après de nouveaux appels à la mobilisation dans le pays. Des dizaines de manifestants ont commencé à se rassembler dans la matinée dans les bastions de l’opposition à Mombasa (est) et Kisumu (ouest), les deuxième et troisième villes du pays, selon des images diffusées par Citizen TV.
Dans le centre commercial de la capitale, Nairobi, où de nombreux commerçants ont fermé leurs portes, de petits groupes de jeunes ont tenté de se rassembler mais ont été immédiatement dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes. En dehors de cette zone, les manifestants ont tenté de fermer plusieurs routes principales, le président kenyan William Ruto a parlé dimanche dans une interview des 19 morts, affirmant qu’« il n’y a pas de sang sur mes mains » et que la police « a fait de son mieux » pour maintenir l’ordre, le président a annoncé son intention de retirer le texte le 26 juin et de mener des consultations avec les jeunes, au lendemain des violences au cours desquelles des manifestants ont pris d’assaut le Parlement et la police a tiré à balles réelles sur la foule. « Nous aurions dû mieux communiquer », a déclaré dimanche Ruto, prévenant que le retrait du texte aurait « des conséquences très graves ». Il a expliqué : « Cela signifie que nous avons remonté environ deux ans en arrière et que cette année nous emprunterons mille milliards de shillings » (7 milliards d’euros).
Cette mobilisation a débuté à la mi-juin sur les réseaux sociaux pour protester contre un projet de budget prévoyant l’imposition de nouveaux impôts, mais elle s’est rapidement transformée en un mouvement national de contestation du gouvernement.
L’agence officielle des droits de l’homme a rapporté que 39 personnes étaient mortes depuis les premières manifestations du 18 juin. Human Rights Watch a rapporté que le bilan des morts s’élevait à 31 personnes, et un groupe d’organisations non gouvernementales locales, dont la branche kenyane d’Amnesty International, a estimé le nombre à 24 morts.