Les forces de sécurité ougandaises ont arrêté mardi un certain nombre de jeunes hommes dans le centre-ville de Kampala qui participaient à une marche interdite contre ce que les manifestants qualifient de corruption endémique et de violations des droits humains de la part des dirigeants du pays, un témoin de Reuters a assisté aux arrestations, tandis qu’une vidéo publiée par NTV Uganda sur la plateforme de médias sociaux X montrait également un petit groupe de jeunes interceptés et détenus par la police alors qu’ils marchaient.
Les manifestants ont brandi des banderoles et scandé des slogans dénonçant la corruption. L’un d’eux portait un T-shirt avec les mots « Le président du Parlement doit démissionner ». Les autorités ont interdit la manifestation prévue, citant des informations selon lesquelles des jeunes à l’esprit criminel pourraient les kidnapper à des fins de pillage et de vandalisme, les forces de l’armée et de la police ont été déployées autour du bâtiment du Parlement et dans le centre de la capitale ougandaise, dans le but de dissuader d’éventuels manifestants. Toutes les routes menant au Parlement étaient fermées, seuls les législateurs et autres membres du personnel du Parlement étant autorisés à entrer, et les images de NTV Ouganda montraient des véhicules blindés militaires patrouillant dans la zone.
Les Ougandais ayant des entreprises à proximité du Parlement ont eu du mal à se rendre sur leur lieu de travail. « C’est comme une zone de guerre », a déclaré Edwin Mugisha, qui travaille à Kampala, faisant référence aux patrouilles militaires, lundi, la police a fermé les bureaux du plus grand parti d’opposition ougandais, l’a accusé de se mobiliser pour des manifestations et a arrêté certains responsables du parti, dont des législateurs. Le parti a nié avoir organisé la marche, mais a déclaré qu’il la soutenait, les dirigeants de l’opposition et les militants des droits de l’homme affirment que le détournement et l’utilisation abusive des fonds publics sont répandus en Ouganda. Ils accusent depuis longtemps le président Yoweri Museveni de ne pas avoir poursuivi en justice les hauts responsables corrompus qui lui sont politiquement fidèles ou liés.