Vêtu d’une combinaison de protection et d’un casque, Mohamed Ahmed s’approche du camion dans lequel des explosifs reliés à un téléphone portable ont été placés à Mogadiscio, la capitale somalienne, heureusement pour Ahmed, un policier, il s’agit d’un exercice d’entraînement et l’appareil est factice, les attentats à la bombe utilisant cette technique, ou les attentats suicides avec des véhicules, sont monnaie courante en Somalie, où les insurgés liés à Al-Qaïda combattent le gouvernement depuis 2007.
Lors de l’une des attaques les plus récentes, des combattants du groupe militant Al Shabaab ont utilisé une voiture piégée pour faire exploser un restaurant de la capitale où des supporters de football regardaient la finale du tournoi Euro 2024 à la télévision, tuant cinq personnes, « Nous avons peur et nous avons l’impression de risquer notre vie », a déclaré Ahmed, membre de l’unité des explosifs de la police. « Mais nous travaillons soigneusement ensemble et considérons que nous sauvons la vie de nos citoyens », après trois décennies de guerre civile en Somalie, l’unité d’Ahmed doit également faire face au million de mines et autres munitions non explosées qui ont tué ou blessé plus de 1 700 personnes dans le pays, selon le Service de la lutte antimines des Nations Unies (UNMAS), Hussain Ahmed, dresseur de chiens de l’équipe de déminage, a déclaré qu’il était parfois stigmatisé à cause de son travail car les chiens sont considérés comme impurs dans l’Islam.
« S’ils disent que nous ne devons pas vous serrer la main ou vous saluer, nous sommes indifférents, sans rancune », a-t-il déclaré, « Oui, les chiens sont impurs, mais ils empêchent les explosions qui tueraient des milliers de Somaliens, donc ils ont leurs avantages ».
