Selon un rapport de l’Agence France-Presse, depuis le douloureux processus de flottation monétaire décidé par l’Éthiopie en juillet dernier, la difficulté d’importer toutes sortes de marchandises dans le deuxième pays africain le plus peuplé s’est accrue, et leurs prix ont presque doublé, l’agence a cité des commerçants qui ont déclaré qu’ils avaient du mal à importer des marchandises à des prix « raisonnables », ce qui a affecté leur activité, comme de nombreux pays – notamment en Afrique – l’Éthiopie a subi des niveaux d’inflation très élevés ces dernières années, puisque les hausses de prix ont atteint 30 % en 2022 par rapport à 2021, en raison de la crise du Covid, de la guerre en Ukraine, en plus d’une grave sécheresse. et la guerre au Tigré, comme le rapporte l’agence.
Mais la situation s’est aggravée depuis le 30 juillet dernier, lorsque les autorités du pays – avec une population de 120 millions d’habitants – ont annoncé le flottement du prix du birr, compte tenu d’une économie largement dirigée, la Banque commerciale d’Éthiopie, la principale institution financière de l’État, a dévalué le birr de 30 % par rapport aux principales devises, depuis lors, la valeur de la monnaie éthiopienne n’a cessé de baisser, passant de 55 birras pour un dollar à 112 birras aujourd’hui samedi à la Commercial Bank of Ethiopia, un prix proche du taux actif du marché noir, selon le rapport de l’Agence France-Presse, selon la Banque mondiale, 34,6 % de la population éthiopienne vit sous le seuil de pauvreté, avec moins de 2,15 dollars par jour.
« C’est une pilule amère à avaler à court terme », estime Tewodros Makonnen Gebrewald, économiste spécialisé sur l’Éthiopie à l’International Growth Centre (IGC) basé à Londres, mais il estime que les effets seront bénéfiques à long terme, et confirme que « les autorités ont promis de mieux approvisionner les entreprises en devises, ce qui leur permettra d’augmenter leur productivité et ainsi de pouvoir produire davantage ».
