Filda Bandas est l’une des rares footballeuses du Soudan du Sud et la seule gauchère au niveau national, une compétence dont elle est très fière et qu’elle utilise à son avantage. Aux côtés de ses coéquipières des Yei Joint Stars, Filda fait partie d’une nouvelle génération d’athlètes féminines qui défient les normes culturelles dans un pays où le sport, comme de nombreuses autres activités, reste majoritairement masculin.
« Je me suis dit que si je m’entraînais avec des garçons, je pourrais être beaucoup plus forte que les autres », a confié Filda, déterminée à repousser les limites de son sport.
Les femmes de Yei et de la région plus vaste de l’Équatoria occidental ont enduré des années de conflit, et beaucoup d’entre elles ont perdu leur maison, leurs moyens de subsistance et leurs proches. Mais à mesure que la paix revient lentement, des opportunités se présentent pour que des femmes comme Filda puissent reprendre leur vie en main et poursuivre leurs passions, « Pour mon pays, je veux la paix et l’amour. Je veux que mes compatriotes suivent mes traces », a déclaré Filda, encourageant les parents à soutenir leurs filles dans la pratique du football malgré la résistance traditionnelle, récemment, Filda s’est distinguée lors d’un match de football 100 % féminin organisé par la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, un événement visant à favoriser l’unité entre les communautés, en particulier les jeunes.
Le jour, Filda travaille comme pompiste dans une station-service pour subvenir aux besoins de son enfant et de sa famille élargie. Concilier son travail, sa maternité et sa carrière de footballeuse n’est pas une tâche facile, mais sa détermination inspire les jeunes femmes de Yei et d’ailleurs à croire qu’avec passion et travail acharné, tout défi peut être surmonté, l’histoire de Filda témoigne du pouvoir de la persévérance et d’un mouvement croissant en faveur de l’égalité des sexes au Soudan du Sud.
