Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a limogé le chef du Service national de renseignement, Akol Koor, qui occupait ce poste depuis l’indépendance du pays en 2011, et lui a confié le poste de gouverneur de l’État de Warrap, en proie à des troubles, les raisons de cette démarche, annoncée dans un décret lu à la télévision nationale, n’ont pas été précisées. Cette décision intervient quelques semaines après que le gouvernement a annoncé un nouveau report de deux ans des premières élections de l’histoire du pays, prévues en décembre.
Akik Tong Aliu, proche du président Kiir, a pris la tête du National Security Service, succédant à Akol Kor. « C’est une décision surprenante étant donné qu’Akol Koor a occupé ce poste pendant 13 ans, devenant ainsi la deuxième personne la plus puissante de Juba et dirigeant une force mieux équipée que l’armée nationale », a déclaré Daniel Akech, analyste à l’International Crisis Group, il a souligné les négociations en cours entre le gouvernement et les groupes rebelles. Le gouvernement mène des pourparlers dans la capitale kenyane, Nairobi, avec des groupes armés qui n’ont pas signé l’accord de paix en 2018 mettant fin à la sanglante guerre civile, Akish a souligné qu’Akol s’y oppose, soulignant que son limogeage est une décision audacieuse qui comporte des risques pour la sécurité (…) Tout est possible dans cette atmosphère politique instable.
Deux ans après son indépendance, le Soudan du Sud a sombré dans une guerre civile sanglante en 2013 entre les rivaux Salva Kiir et Riek Machar, tuant 400 000 personnes et en déplaçant des millions.
L’accord de 2018 posait le principe de la formation d’un gouvernement d’union nationale dans lequel les deux rivaux participeraient respectivement aux postes de président et de premier vice-président, mais depuis lors, le pays continue d’être témoin de luttes de pouvoir, de corruption et de conflits ethniques locaux, en plus des catastrophes climatiques.
