Dorothy Masasa marche joyeusement sur un chemin de terre par un après-midi ensoleillé, son bébé solidement attaché sur son dos, il y a six mois à peine, cette femme de 39 ans, originaire du district de Thyolo, dans le sud du Malawi, était au Kenya pour une radiothérapie qui lui a sauvé la vie, le Malawi n’a reçu que récemment ses premières machines de ce type, ce qui permettra aux autres femmes atteintes de cancer d’éviter de se rendre à l’étranger pour se faire soigner, « J’ai été enregistrée en urgence après que les médecins ont découvert que j’avais un cancer du col de l’utérus alors que j’étais enceinte de 13 semaines. Ils m’ont dit que ces deux choses ne vont pas ensemble ».
Elle dit que les médecins au Malawi lui ont dit qu’elle pouvait subir une opération pour retirer le cancer, mais que cela mettrait fin à la grossesse, ou qu’elle pouvait suivre une chimiothérapie, mais que cela risquait de faire naître le bébé avec un handicap, elle a opté pour la chimiothérapie jusqu’à ce que le bébé naisse par césarienne – sans aucun handicap, son utérus a été retiré au cours de la même opération, avant le diagnostic, Mme Masasa souffrait de crampes dans le bas-ventre, de saignements et de pertes vaginales nauséabondes qui ne disparaissaient pas. Au début, les médecins ont pensé qu’il s’agissait d’une infection sexuellement transmissible.
Mais malgré la chimiothérapie et l’opération, elle avait encore besoin de traitements supplémentaires pour guérir du cancer – un traitement qui n’était disponible au Malawi qu’au début de cette année, elle a rejoint un groupe de 30 femmes qui ont été emmenées dans un hôpital de Nairobi au Kenya par l’agence humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) pour subir une radiothérapie visant à tuer les cellules cancéreuses, c’était la première fois qu’elle voyageait en avion, elle était donc très inquiète et réticente à laisser son nouveau-né derrière elle, « Mais comme j’allais là-bas pour me faire soigner, je me suis dit que je devais effectivement y aller et me faire soigner et que je reviendrais chez moi en bonne santé et heureuse ».
