Politique

Le Burkina Faso annonce le limogeage de 15 officiers, dont l’ancien président Sandaogo Damiba, de l’armée

Une quinzaine d’officiers burkinabè, dont l’ancien président Paul Henri Sandaogo Damiba, évincé il y a deux ans, ont été expulsés des rangs de l’armée pour leur implication présumée dans une tentative de déstabilisation du régime militaire en place, outre le lieutenant-colonel Damiba, actuellement en exil au Togo, l’ancien chef d’état-major de la gendarmerie, le lieutenant-colonel Evrard Somda, et l’ancien commandant du Commandement national des opérations du théâtre (COTN), le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, font partie des licenciés.

Selon les décrets signés par le chef de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, ils sont accusés d’avoir mené des actions de renseignement avec une puissance étrangère et des groupes terroristes visant à déstabiliser le Burkina Faso, un officier burkinabé a déclaré : « Ces officiers ont été démis des rangs de l’armée en raison de leurs liens avec la dernière tentative de déstabilisation du gouvernement », sans plus de détails, Damiba a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en janvier 2022 contre le président élu Roque Marc Christian Kaboré, avant d’être évincé huit mois plus tard lors d’un deuxième coup d’État orchestré par le capitaine Traoré, depuis, la junte annonce régulièrement des cas de tentatives de déstabilisation, qui ont notamment conduit à l’arrestation de nombreux officiers et civils, la plus récente d’entre elles remonte à fin septembre, lorsque le régime affirmait avoir déjoué « plusieurs tentatives de déstabilisation », auxquelles auraient participé, selon lui, de nombreux officiers, dont le lieutenant-colonel Demeba, et d’anciens ministres.

Plusieurs personnes ont été arrêtées et certaines ont été tuées alors qu’elles tentaient de s’enfuir, notamment Ahmed Kinda, l’ancien commandant des forces spéciales burkinabè, présenté par les autorités comme le « commandant » de ces « opérations de déstabilisation », depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à des actes de violences attribués à des mouvements armés liés à Al-Qaïda et à l’EI. Ces violences ont fait plus de 26 000 morts au Burkina Faso depuis 2015, tant civils que militaires, dont plus de 13 500 depuis le coup d’État de septembre 2022, selon l’ACLED, une organisation non gouvernementale qui recense les victimes des conflits dans le monde.

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