Société

Crises sociales et humanitaires négligées au Sahel

Deux des crises humanitaires les plus aiguës au monde se produisent actuellement dans les régions du centre du Sahel et du bassin du lac Tchad. La région a connu historiquement les sécheresses les plus constantes et les plus extrêmes en Afrique, qui ont un impact sévère sur les moyens de subsistance des gens d’ici, dont beaucoup sont semi-nomades.

Au cours de la dernière décennie, les tensions ethno-religieuses, l’instabilité politique, la pauvreté, les conflits armés et les catastrophes naturelles ont frappé ces deux régions, entraînant une insécurité alimentaire, des déplacements massifs de personnes et des flambées de maladies. Malgré des besoins croissants, la réponse humanitaire reste insuffisante. Dans certaines régions, MSF est la seule agence humanitaire présente et le seul fournisseur de soins de santé.

Les gouvernements internationaux et locaux se concentrent sur la sécurité et les stratégies de lutte contre les groupes armés, en négligeant les conséquences humanitaires. Dans le centre du Sahel et dans le bassin du lac Tchad, les groupes armés non étatiques renforcent leur influence en comblant les lacunes de gouvernance et en fournissant des services de base aux communautés négligées, y compris parfois des soins de santé.

La région centrale du Sahel couvre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. La crise a commencé en janvier 2012, lorsque le conflit a éclaté dans le nord du Mali entre les forces de sécurité et les groupes armés en lutte pour l’indépendance. Un coup d’État a suivi, divisant essentiellement le Mali en deux. À la fin de l’année, 340 000 personnes avaient été déplacées à l’intérieur du pays et environ 145 000 personnes, dont de nombreux agents de santé, avaient cherché refuge dans les pays voisins.

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La crise s’est depuis étendue au nord du Burkina Faso et à l’ouest du Niger, atteignant de nouveaux niveaux en 2020. Les trois pays partagent une région frontalière appelée le Liptako Gourma, qui est affectée par une violence croissante perpétrée par des groupes armés religieux et politiques étatiques et non étatiques.

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