La crise dans l’est de la République démocratique du Congo connaît depuis quelques jours des évolutions rapides et dangereuses, avec notamment la rupture des relations du gouvernement congolais avec le Rwanda ; Le mouvement rebelle M23 a marché sur Goma, capitale et plus grande ville de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, et s’est emparé de son aéroport après une attaque qui a fait des morts dans les rues. De jeunes manifestants congolais ont attaqué des ambassades des différents pays, cette évolution constitue la pire escalade depuis 2012 dans un conflit vieux de trois décennies ; En raison des répercussions du génocide au Rwanda et de la lutte pour le contrôle des précieuses ressources minérales en République démocratique du Congo.
Le danger de voir les rebelles du M23 prendre le contrôle de Goma réside dans la situation stratégique de la ville ; Il est situé près de la frontière rwandaise et joue un rôle crucial en tant que plaque tournante du commerce et de l’aide humanitaire, sa capture a suscité des craintes parmi une population d’environ deux millions d’habitants, perturbé les services de base tels que l’électricité, l’eau et Internet, et conduit à des pillages et à d’autres crimes, la prise de contrôle de Goma par les rebelles affaiblit le contrôle du gouvernement congolais sur la situation dans l’est de la RDC et limite son contrôle sur les opérations minières et les économies de la région, ce qui accroît la possibilité pour le mouvement M23 de s’allier à d’autres groupes armés ; Pour forcer le gouvernement congolais à se soumettre à ses conditions, il donnera également au mouvement rebelle l’occasion d’accroître ses revenus grâce à l’exploitation minière ou au commerce illégal de coltan et d’or, via les pays voisins qui le soutiennent.
La chute de Goma augmente également la possibilité que les rebelles avancent vers Bukavu – la deuxième plus grande ville de l’est de la RDC – ou d’autres régions de l’est du pays. Au vu de l’échec de l’armée congolaise (officiellement les Forces armées de la République démocratique du Congo) à repousser jusqu’à présent les rebelles malgré le soutien qu’elle reçoit des forces régionales et des milices locales fidèles au gouvernement.
