Société

Un procès intenté par des agriculteurs vise l’interdiction de partager des semences au Kenya

Nichée dans une zone boisée luxuriante de la ville de Kikuyu, au centre du Kenya, la Banque nationale de semences constitue une garantie essentielle pour l’avenir de l’agriculture du pays, dans deux salles froides d’un bâtiment gouvernemental, plus de 50 000 variétés de semences sont répertoriées et stockées, la banque a été créée en 1988 après avoir constaté que certaines variétés traditionnelles de semences étaient en train de disparaître, un phénomène qui devient de plus en plus fréquent avec le changement climatique. Elle vise à conserver les semences pour la recherche et la réintroduction dans les fermes.
« Nous nous rendons compte que certaines des variétés traditionnelles que nous avions abandonnées à l’époque sont en fait plus résistantes au changement climatique, donc lorsque vous les introduisez, en particulier dans les zones marginales, ces variétés surpassent les variétés améliorées », a déclaré Desterio Nyamongo, directeur de l’Institut de recherche sur les ressources génétiques qui gère la banque, faisant référence aux semences hybrides qui doivent être achetées à chaque saison de plantation, il a déclaré que certaines des semences de la banque se sont également révélées plus résistantes aux maladies et aux parasites et avaient un rendement élevé. Cela donne de l’espoir à un pays qui dépend fortement de l’agriculture pluviale au lieu de l’irrigation, ce qui le rend plus vulnérable aux chocs climatiques comme la sécheresse. Le secteur contribue à un tiers du PIB du Kenya.
Le Kenya n’est pas le seul à faire face à des pressions en matière de sécurité alimentaire. Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en 2023, plus d’un milliard de personnes en Afrique n’ont pas les moyens de s’offrir une alimentation saine, et le nombre de personnes souffrant de la faim augmente, mais au Kenya, une autre complication est apparue. Ces derniers mois, les agriculteurs ont subi des pertes de plusieurs millions de shillings (des dizaines de milliers de dollars) après avoir planté des semences contrefaites achetées à des vendeurs privés.

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