Dans un geste surprise, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir Mayardit, a limogé le ministre des Affaires étrangères Ramadan Mohamed Abdallah Gosh et nommé son adjoint, l’ambassadeur Mande Simia Kenneth Kumba, dans un décret présidentiel pour lequel aucune raison n’a été donnée, la décision, diffusée à la télévision d’État, intervient alors que le pays connaît une escalade des tensions avec plusieurs capitales occidentales, notamment à la suite d’une crise diplomatique avec les États-Unis, les autorités de Juba ont refusé l’entrée au citoyen congolais Makola Kintu, expulsé des États-Unis, au motif qu’il utilisait des documents de voyage sud-soudanais au nom de quelqu’un d’autre.
En réponse, Washington a annoncé l’annulation de tous les visas accordés aux citoyens sud-soudanais, le lendemain, sous une pression croissante, Juba a accepté l’entrée de Kintu « pour maintenir des relations amicales » avec Washington, selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Apok Ayuel Mayin, ce retrait a été perçu comme un signe de confusion diplomatique interne, qui a peut-être précipité l’éviction du ministre des Affaires étrangères, le mandat du ministre Ramadan Abdallah au ministère des Affaires étrangères n’a pas duré plus d’un an, puisqu’il a été nommé en avril 2024 pour succéder à l’ambassadeur James Beatty Morgan, transféré comme envoyé spécial dans la région des Grands Lacs, malgré sa faible exposition médiatique, le ministre a dû faire face à des défis croissants liés à la complexité du paysage régional et aux critiques occidentales de la situation des droits de l’homme et des politiques de transition.
Des sources indiquent que ses performances, ainsi que les relations tendues du ministère avec certains alliés, ont été parmi les principales raisons de son limogeage, l’ambassadeur Mande Kumba est un éminent diplomate au Soudan du Sud, il a auparavant été ambassadeur du pays en Chine et ambassadeur non-résident en Australie et en Malaisie, en avril 2024, il est nommé vice-ministre des Affaires étrangères, dans le cadre d’un vaste processus de restructuration mené par le président Salva Kiir.
