Le ministère somalien des Affaires étrangères a menacé d’expulser le chef par intérim de la mission de l’Union africaine pour le soutien et la stabilisation de la Somalie (ATMIS), Sifowil Bam, accusé de graves allégations. Le ministre somalien des Affaires étrangères, Ahmed Moalim Fiqi, a qualifié le responsable africain de sympathisant du mouvement Al-Shabab, affirmant qu’il représente une menace pour la sécurité et le développement de la Somalie. Le ministre a reproché à Bam d’envoyer des rapports négatifs sur la situation sécuritaire en Somalie aux partenaires internationaux, ignorant les avancées réalisées par l’armée somalienne et les milices locales alliées dans leurs opérations contre Al-Shabab.
Le ministre a déclaré : « Il propage de la propagande. Nous allons nous occuper de lui », ajoutant : « Certains travaillent ici pour des salaires tout en répandant de la propagande. » Bam n’a pas commenté les accusations portées contre lui par le gouvernement somalien, mais il a exprimé son soutien à l’armée nationale somalienne dans un communiqué publié la semaine dernière à l’occasion du 65e anniversaire de sa création, un briefing présenté par Bam au Conseil de sécurité de l’ONU plus tôt ce mois-ci, dans lequel il affirmait qu’Al-Shabab restait une menace et avait rétabli des bases près de la capitale Mogadiscio, a provoqué la colère du gouvernement somalien. Ce dernier a considéré ces déclarations comme une tentative de saper les efforts des forces somaliennes.
Par ailleurs, le gouvernement des États-Unis a officiellement suspendu son soutien financier et logistique à la mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS), suscitant de vives inquiétudes quant à la situation sécuritaire dans le pays et dans la région de la Corne de l’Afrique. Le soutien américain, qui incluait le financement, l’équipement, la formation et le partage de renseignements, était un pilier essentiel des capacités opérationnelles des forces de l’ATMIS depuis la création de la mission en 2007, les analystes avertissent que le retrait du soutien américain pourrait gravement compromettre les efforts en cours de lutte contre le terrorisme face au groupe armé Al-Shabab, qui continue de progresser dans les villages et zones proches de Mogadiscio.
