Politique

Demande d’une enquête sur des responsables français permettant aux auteurs des massacres tutsis de s’échapper

Dans une lettre, les associations et rescapés du génocide au Rwanda ont demandé à la justice française d’enquêter sur les instructions données par la France en 1994 de ne pas interroger les autorités responsables des massacres tutsis.

Lawyers for Survi (Survival), la Fédération internationale des droits de l’homme et six survivants ont adressé une lettre dans ce sens aux juges chargés d’enquêter sur les responsabilités potentielles de l’opération militaire humanitaire «Turquoise» lors des massacres qui ont eu lieu à Bicisero à la fin de juin 1994.

Selon un câble diplomatique récemment révélé, ces juges réclament la réouverture et l’élargissement de leurs enquêtes, notamment en écoutant Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères de l’époque et son conseiller de l’époque, Bernard Emier, l’actuel chef du général Administration de la sécurité externe.

Il est à noter que ce télégramme «diplomatique secret», envoyé le 15 juillet 1994 et signé par Emié, demande au représentant du ministère des Affaires étrangères à l’opération Turquoise d’informer les responsables du génocide par «voies indirectes» de leur «volonté» de quitter la zone humanitaire de sécurité « contrôlée par l’armée française.

Et elle ajoute: « Vous devez souligner que la communauté internationale, en particulier les Nations Unies, déterminera très prochainement le comportement à suivre à l’égard des soi-disant autorités ».

Le chercheur François Graner Albath de l’organisation «Survey» a retrouvé ce câble, qui a été révélé par le site «Mediapart», dans les archives du conseiller du président, François Mitterrand.

Elle a été adressée à l’ambassadeur Yannick Girard en réponse à sa demande concernant le sort de ces autorités dont les membres ont été proposés pour être arrêtés ou placés en résidence surveillée.

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Les avocats demandent qu’Hubert Hubert Védrine, secrétaire général de l’Elysée à l’époque, soit également entendu.

Les avocats Eric Plouvier, Olivier Fox, Laurie Heinich, Karen Borde, Patrick Baudouin et Michel Tubiana ont déclaré que ce câble « est sans aucun doute un élément nouveau » qui pourrait permettre de relancer l’enquête « , d’autant plus qu’il met en évidence le soutien effectif de la hautes autorités françaises pour les fonctionnaires rwandais ».

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