Economie

Pourquoi les pays d’Afrique centrale doivent placer la comptabilité du capital naturel au centre de leur développement ?

Le paradoxe de l’Afrique centrale est qu’elle constelle des pays extrêmement riches en ressources naturelles nécessaires au développement mondial, pourtant ces pays ne peuvent financer leurs agendas de développement sans recourir à des prêts coûteux et à une aide assortie de conditions. La situation devient dramatique face à des externalités telles que la chute des prix des matières premières ou une pandémie telle que COVID-19. Mais cela ne devrait jamais être ainsi !

Parmi les nombreuses métaphores utilisées pour déplorer la situation et réveiller les esprits des citoyens de cette sous-région pour prendre leur destin en main, figure celle d’un personnage royal assis sur une chaise d’or, mais avec une casquette à la main, demander des pièces d’argent et des billets de banque aux visiteurs et aux passants. Dans cet article, nous soutenons qu’il est temps pour les Centrafricains de se lever de ce tabouret, de compter littéralement leurs bénédictions et de transformer leurs économies en utilisant ces bénédictions. Et la comptabilité du capital naturel (NCA) est l’un des principaux moyens d’y parvenir.

La comptabilité du capital naturel (NCA) est un audit rigoureux de la valeur économique et de la valeur monétaire des ressources naturelles d’un pays, pour évaluer sa richesse réelle, planifier durablement son développement et mieux négocier le financement du développement sans s’endetter (comme c’est actuellement le cas avec plusieurs économies d’Afrique centrale).

NCA est un outil relativement nouveau dans la gestion de l’environnement. Il évalue les contributions des écosystèmes naturels à l’économie d’un pays, son niveau de dépendance vis-à-vis des systèmes naturels, en suivant les changements dans ces systèmes naturels et leurs impacts. Il peut être compris comme une nouvelle (et meilleure) manière de combiner les outils existants utilisés dans l’analyse économique avec les données environnementales. En d’autres termes, si le PIB est mesuré en termes de valeur totale des biens et services produits au sein d’une économie en une année, les ressources naturelles qui offrent des services écologiques et autres devraient être incluses dans l’équation pour évaluer la véritable richesse d’une nation.

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